Sur le gril de Jean-Marie Félix

Sur le gril de Jean-Marie Félix

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Trois questions à…
Fabienne Althaus Humerose,
fondatrice du prix Le Roman des Romands

La sélection de la 12e édition du Roman des Romands a été rendue publique la semaine dernière. Six romans sont en lice. Que disent-ils de la création littéraire telle qu’elle se pratique dans notre coin de pays? Des préoccupations du moment?
Il n’y a plus de coin de pays. Les six textes sélectionnés montrent avant tout que l’ici est directement relié à l’ailleurs. Par des récits qui entremêlent la Suisse à d’autres pays, par choix de vie ou par nécessité historique. Certains romans révèlent aussi que l’avant, caché, ignoré, méprisé ou encensé, revient nous secouer après, et que la communauté n’y échappe pas. La réalité de ce printemps a douloureusement confirmé ce que les auteurs savent révéler: on vit ici, on croit connaître son monde, mais l’ailleurs et l’avant se rappellent à notre naïve maîtrise.

Chaque édition du RdR apporte son lot de nouveautés. Quelles sont celles du cru 2020?
Au RdR, nous confirmons chaque année notre conviction: la nouveauté jaillit avec les lecteurs. Ce sont les jeunes étudiants qui verront ce qui les fait bouger de leurs lignes, c’est le travail avec les enseignants qui soulèvera dans chaque texte un élément qu’ils identifieront comme la grande nouveauté dans leur parcours de lecture. Selon leur âge, leur expérience et leur origine. Le comité de lecture, par sa sélection, ouvre une porte. Les jeunes étudiants ensuite, grâce aux rencontres avec les auteurs, ouvriront toutes les fenêtres!

Les auteur.es des livres sélectionnés devraient rencontrer les élèves dès l’automne dans les établissements scolaires. La crise sanitaire actuelle risque-t-elle de perturber ces rencontres qui signent l’originalité de ce prix décerné par de jeunes lecteurs?
Le RdR propose aujourd’hui une édition complète, comme toutes les autres, tournée vers les rencontres et les débats. Pour tenir compte des annonces sanitaires actuelles, nous avons repoussé les rencontres et les grands débats en novembre et décembre. Nous espérons que les maîtres et les directions d’écoles auront la même foi que nous; les auteurs ont confirmé leur présence! Ne craint-on pas du retard dans le programme des classes? Essayons ceci: les étudiants n’ont plus de cours ni d’examens. Pourquoi ne pas commencer la lecture de la sélection dès maintenant, à la maison, et sortir enfin de chez soi pour les rencontres?

Propos recueillis par Jean-Marie Félix pour QWERTZ, newsletter de RTS Culture

3 questions à Fabienne Althaus