Laurence Boissier s’en est allée…

Laurence Boissier s’en est allée…

C’est avec une très grande tristesse que nous avons appris la disparition de Laurence Boissier. Hommages et petit florilège.

Le Courrier
(Anne Pitteloud) : « C’est une voix unique des lettres suisses qui s’est éteinte vendredi. Nous ignorions sa maladie, la nouvelle de son décès a été un choc. Née à Genève en 1965, Prix suisse de littérature 2017 pour Inventaire des lieux (Ed. art&fiction), Laurence Boissier excellait dans la forme brève et l’art du décalage, ses textes sapant l’air de rien le conformisme sous toutes ses formes avec un art consommé de l’absurde. »

Le Temps (Lisbeth Koutchoumoff Arman) : « C’est un choc pour le monde du livre et pour ses lecteurs, qui la suivaient de livre en livre comme une amie avec laquelle on se réjouit de poursuivre la conversation. Ils sont si rares et si précieux, les écrivains qui font du rire une élégance. Laurence Boissier était de ceux-là. Elégance parce que l’humour, sous sa plume, était un levier poétique, un outil de connaissance et de fraternité. Une façon de communier dans le désastre, de se donner du courage, d’apprivoiser le chagrin. »

La Tribune de Genève (Benjamin Chaix) : « Elle était la finesse et la distinction mêmes. »

24 Heures (Caroline Rieder) : « Nul doute qu’avec son esprit tendrement caustique, elle aurait posé un regard à nul autre pareil sur la situation. Laurence Boissier n’est malheureusement plus là pour nous faire part de sa vision toujours un peu décalée, mais jamais vacharde, pour celle qui souhaitait arriver « juste avant la moquerie. »

Le comité du Roman des Romands adresse ses plus sincères condoléances à sa famille, ses proches et à toutes les personnes qui se souviennent d’une auteure à la personnalité lumineuse et à l’écriture profondément joyeuse.  « Nous nous rappelons de l’incroyable énergie qu’elle a déployé lors de la 10e édition, notamment à l’occasion d’un discours écrit avec Julien Burri pour raconter, à leur manière, l’expérience des écrivains dans le Roman des Romands … Elle avait une ironie mordante mais jamais méchante, et toujours beaucoup de poésie et de passion positive… »

Née le 12 août 1965, Laurence Boissier était une artiste, une architecte d’intérieur et une traductrice. Membre du collectif « Bern ist überall », elle a publié plusieurs récits, parmi lesquels « Projet pour Madame B » (2010), « Noces » (2011) et « Cahier des charges » (2011).
En 2018, l’auteure genevoise avait remporté le prix des lecteurs de la ville de Lausanne pour « Rentrée des classes », livre sélectionné également pour le Roman des Romands. Nous vous invitons à relire « Inventaire des lieux », recueil de nouvelles pour lequel elle avait reçu un prix suisse de littérature en 2017. Et son dernier bijou alpin, « Histoire d’un soulèvement » (Éd. art&fiction).