Alexandre Friederich
Alexandre Friederich est un écrivain suisse d’expression française, né en 1965 à Pully.
Fils de diplomate, il vit une enfance cosmopolite. Il étudie la philosophie à l’Université de Genève. En 1991, il fonde avec son frère Fabien et le musicien Bernard Monney le groupe punk « Brukt » (1993-1995) et la société d’affichage « Affichage vert » à Genève (1991- ), puis le collectif artistique « G3-art marchand » (1996-2001).
Depuis 2000, il se consacre à l’écriture de textes mêlant géopolitique et fiction. La plupart des récits (genre qu’il oppose à la tradition française du roman) impliquent une mise en situation de l’auteur. L’écriture, initialement fragmentaire, à base de notes, est pratiquée sur les lieux de l’expérience, qu’il s’agisse de traverser les grands cols des Alpes à vélo, de dormir dans les forêts ou d’errer dans les mines d’or abandonnées du Nord Mexique. Alexandre Friederich est également l’auteur d’un Journal d’Inconsistance tenu au quotidien depuis 1977 (l’auteur avait alors 12 ans) et qui, au fil du temps, a connu différentes formes: carnets, feuillets de machine à écrire, blog. Selon certaines sources, il serait également actif sous le pseudonyme Alonso Llorente, et donc l’auteur de Susie la simple, première biographie de la chanteuse écossaise Susan Boyle. Ces dernières années, il a publié 45-12, retour à Aravaca chez art&fiction, easyJet et Fordetroit chez allia, Écriture. Bière. Combat. aux sauvages et Constance. Guide touristique à l’usage des aveugles pour Infolio éditions.
livre(s) sélectionné(s)
Edition 2011-2012
Ogrorog
paru aux éditions des sauvages, 96 pages, 2011
Un homme traverse la France d’est en ouest à vélo. Il a rendez-vous avec un ami. Sous la pluie, dans le vent et les forêts, il remâche ses pensées, des images lui viennent, des souvenirs, des lectures, des amis. A vélo, le temps s’écoule différemment, l’espace des routes et des chemins devient plus élastique, les rencontres deviennent possibles – un constructeur de mur, un ancien roadie polyglotte et cinglé, une famille hospitalière, des ivrognes, des sans-grades, des inconnus.
Bien qu’il soit le récit d’une décision singulièrement anachronique, ce petit livre est de son temps, comme il est de son espace : un temps que l’on perd à lire, un espace que l’on perd à arpenter. En suivant cet homme et son vélo trop lourd, on ne sait pas trop où l’on va, mais on y va ; on avance dans cette histoire comme son héros, par à-coups, par faux départs, déviations et retours en arrière. Entre présent de narration et passé composé, le livre emporte son lecteur dans une grande et fertile rumination du monde. Ogrorog est de ces récits qui imposent leur rythme de lecture, et trouve ainsi sa place parmi les meilleures surprises littéraires de cette année.
Gaspard Turin
les inédits
Le Pont
« Chaque matin, j’espérais voir des pompiers courir. Je n’en ai jamais vu : l’année de mes dix-sept ans, il n’y eut pas d’incendie. »