
Anne-Sophie Subilia
Née à Lausanne en 1982, Anne-Sophie Subilia a étudié la littérature française et l’histoire à l’université de Genève. Titulaire d’un diplôme d’enseignante de français langue étrangère, elle a vécu à Berlin et Strasbourg avant de s’expatrier à Montréal. Entre 2009 et 2011, elle y obtient un diplôme en gestion d’organismes culturels et sera responsable adjointe d’un festival de films dédié à des enjeux socio-économiques. De retour en Suisse, elle publie son premier roman, Jours d’agrumes.
Anne-Sophie Subilia est actuellement étudiante en master de Contemporary Arts Practice au sein de la Haute école des arts de Berne, et membre de l’AJAR (Association de jeunes auteurs romands).
(source culturactif.ch)
livre(s) sélectionné(s)
L'Épouse
paru aux éd. Zoé, 2022, 224 pages
(résumé de l'éditeur)
Janvier 1974, Gaza. L'Anglaise Piper emménage avec son mari, délégué humanitaire. Leurs semaines sont rythmées par les vendredis soir au Beach Club, les bains de mer, les rencontres fortuites avec la petite Naïma. Piper doit se familiariser avec les regards posés sur elle, les présences militaires, avec la moiteur et le sable qui s'insinue partout, avec l'oisiveté. Le mari s'absente souvent. Guettée par la mélancolie, elle s'efforce de trouver sa place. Le baromètre du couple oscille. Heureusement, il y a Hadj, le vieux jardinier, qui sait miraculeusement faire pousser des fleurs à partir d'une terre asséchée. Et Mona, psychiatre palestinienne sans mari ni enfants, pour laquelle Piper a un coup de coeur. Mais cela suffit-il ?
Plus que jamais, dans L'Épouse, Anne-Sophie Subilia révèle la profondeur de l'ordinaire. La lucidité qui la caractérise ne donne aucune circonstance atténuante à ses personnages.
Jours d’agrumes
paru aux éditions de L’aire, 168 p., 2013
Jours d’agrumes est une immersion dans l’univers bruyant, rude et rôdé du marché Jean-Talon, l’un des plus anciens marchés publics de Montréal. Sur les talons de Franca, une jeune Italo-Suisse qui a tourné le dos à l’Europe, ses études et ses souvenirs. Quitter le vieux continent est pour elle un geste de survie, un arrachement à l’insipidité morbide des jours endeuillés auquel les étalages de fruits et légumes, leurs couleurs et leurs textures offrent un contrepoint salvateur. Franca s’absorbe et s’épuise dans les tâches en chaîne, tout en apprivoisant les lieux et les visages de son exil volontaire. À la rudesse des gestes et des codes qu’elle doit intégrer sur le tas – tri des légumes, achalandage, fonctionnement du tiroir-caisse ancestral et capricieux, mais surtout compréhension de la hiérarchie qui régit la petite entreprise familiale – correspond la poésie franche et chaleureuse du verbe québécois. Dans ce contexte exigeant mais sincère, elle réapprend à vivre, à côtoyer ses semblables, à s’aventurer, à savourer… L’expérience du déclassement, de la solitude et de l’altérité, de concert avec celle de la crasse et d’une forme de vulgarité, s’avère révélatrice de la beauté inattendue, secrète et envoûtante, que recèle un fruit trop mûr, ou un être abîmé.
Aurélia Despont
les inédits
D’une rive à d’autres
« À dix-sept ans (et avant et après), j’ai tenu un journal ou plutôt des bouts de papier. Ils apaisaient ma phobie de la perte de mémoire, consignaient les trop-pleins, les obsessions... »