
Antoinette Rychner
Antoinette Rychner naît en 1979. Elle se forme aux techniques du spectacle à Vevey puis travaille dans divers théâtres en Suisse romande, avant de conjuguer ses passions en écrivant pour le théâtre. Ses pièces sont montées et publiées : La Vie pour rire (m.e.s. Robert Sandoz) ; L’Enfant, mode d’emploi (m.e.s. Françoise Boillat) ; De mémoire d’estomac (m.e.s. Robert Sandoz) ; Intimité Data Storage (m.e.s. Jérôme Richer). Antoinette Rychner conçoit l’écriture au cœur des arts vivants, notamment lors de sa résidence au Théâtre du Grütli en 2010/2011, ou en collaboration avec le chorégraphe Philippe Saire. En automne 2014, elle propose une performance d’écriture intitulée FROST, créée au Théâtre ABC, La Chaux-de-Fonds. Diplômée de l’Institut Littéraire Suisse en 2009, Antoinette Rychner publie aussi des récits : Petite collection d’instants-fossiles (L’Hèbe, 2010) Lettres au chat (D’Autre part, 2014), Le Prix (Buchet Chastel 2015).
livre(s) sélectionné(s)
Le Prix
paru aux éditions Buchet-Chastel, 2015
Il est sculpteur et il travaille essentiellement pour recevoir LE PRIX ! Quand le délai d’attribution approche, son attente est telle qu’il n’est plus lui-même.
Sculpter un Ropf, c’est avoir suffisamment d’inspiration et de disponibilité mentale pour qu’il puisse grandir et sortir du nombril. Il faut ensuite le façonner de manière à ce qu’on l’entende chanter.
Mais qu’est-ce pour lui que la consécration ? Quelle importance dans sa vie d’homme et de sculpteur ? Comment allier la vie de famille et la création ? Est-ce que le quotidien altère le processus de création ? Est-ce qu’être seul serait mieux ? Serait-ce être un monstre d’égoïsme que de vouloir se consacrer uniquement à son travail ?
Toutes ces questions se posent dans le texte d’Antoinette Rychner à travers ce personnage à priori peu aimable, cynique et autocentré.
Avec une langue résolument contemporaine, un souffle littéraire qui s’insinue jusque dans la mise en page du texte, l’auteure nous livre un roman qui nous questionne sur les valeurs de la réussite.
Ella a déjà publié des textes pour le théâtre et des nouvelles, et c’est d’une résidence bretonne que lui viennent les quelques belles allégories maritimes qui décrivent l’intimité des corps.
Véronique Rossier
Edition 2011-2012
Petite collection d’instants-fossiles
paru aux Editions de l’Hèbe, 170 pages, 2010
Le paysage de la fiction romande contemporaine est très riche en recueils de nouvelles, mais celui d’Antoinette Rychner est de ceux qui ressortent nettement du lot. Il y est question de petits événements, de textes courts comme un petit dessin.
Vingt-cinq nouvelles, qui déclinent un minimalisme formel (fait d’ellipses, de gros plans, de dérobades et de cassures) avec un minimalisme de contenu. En effet, cet exercice de microfiction traite de micro-événements, qui n’en sont finalement que parce qu’ils font l’objet d’une prise en charge littéraire. S’agit-il en effet d’événement lorsqu’un vieillard déplacé sur un banc découvre la présence d’un cerisier à quelques pas de lui ? Lorsqu’un mari décide de laisser dans le frigidaire le dernier yaourt plutôt que de le manger ? Lorsqu’un ex-employé, face à ses anciens collègues désolés, s’efforce par dignité de ne remercier personne ?
On a tout au plus affaire à des instantanés, à un quotidien sublimé par l’écriture. Mais au-delà du tour de force stylistique, les nouvelles d’Antoinette Rychner possèdent une qualité rare, par laquelle cette petite collection fait véritablement oeuvre : celle d’offrir de manière fragmentaire une vision du monde cohérente et unique.
Gaspard Turin
les inédits
Les limbes
« Je devrais me jeter sur mon ordi, démarrer pendant que c’est là, que ça démange. Ainsi je connaîtrai la satisfaction d’enregistrer quelque chose, un début, un embryon à alimenter. »
J'irai par les sentiers
« Si les vers de Rimbaud vous parlent, Alors empruntez les sentiers ! Laissez le vent Baigner vos têtes nues. Et s’ils ne suscitent pas de mouvement, Alors inventez ! Dépassez, Ecrivez
Vos propres vers. »