Bastien Roubaty

Bastien Roubaty est un jeune auteur fribourgeois né en 1993. Son premier roman, Les Caractères, est sorti en novembre 2016 aux Presses Littéraires de Fribourg. Il a également expérimenté le théâtre avec des pièces pour enfants, mais aussi la poésie et la nouvelle.
Etudiant en lettres et futur enseignant, il vit à Fribourg, porte un grand intérêt à toutes sortes de musiques et boit son café sans sucre.

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livre(s) sélectionné(s)

édition 2017-2018

Les Caractères

paru aux Presses Littéraires de Fribourg, 176 pages, 2016

Avec un style pétillant, marqué par un emploi ¬– parfois excessif – de jeux de mots, d’inventions, de zeugmes, Bastien Roubaty livre entre autres dans son premier roman, Les Caractères, une réflexion sur les pouvoirs de l’art et ses limites dans une situation de conflit.

Aux Imprimeries Gordy, tout est scrupuleusement organisé, la hiérarchie sociale est reproduite dans l’espace : le directeur, Monsieur Gordy, trône au dernier étage, tandis que les ouvriers triment au sous-sol. Seulement voilà, la révolte gronde, le directeur quitte son poste pour soigner une improbable maladie, laissant Anis Sallymara à la tête de l’entreprise. Celui-ci est épaulé par Marie Gordy, la nièce du patron. Avant que la situation ne dégénère complètement – les destructions et les incendies sont de plus en plus nombreux dans les rues – Marie travaille à apaiser la colère des ouvriers par le biais de la musique et de la peinture. L’art devrait être accessible à tous.
Le but de la démarche de Marie Gordy ? Apporter aux « rêvriers » un minimum de satisfaction puisque leurs conditions de travail sont si difficiles. Les obstacles se multiplient. Le hasard, pour commencer, mais aussi ceux qui souhaitent écraser les dissidents à n’importe quel prix, comme Mlle Verde, la séduisante secrétaire de Monsieur Gordy aux dents longues ; Marcel Cadran, le gendre de celui-ci, ex-champion de cyclisme un brin arriviste, ou Anis Sallymara lui-même, plutôt indifférent, tout occupé qu’il est par son attirance pour Marie Gordy.

L’auteur se joue de la langue et de ses contraintes, de ses personnages, il met en scène des situations caricaturales et traite son sujet avec une grande légèreté, le tout avec un plaisir qui se communique au lecteur. Tout se mêle, comme dans cette échauffourée nocturne : « on s’empoignait, on oubliait ». Pendant que « [d]es habits déchirés prenaient leur élan pour sauter par dessus la barrière de feu tirée par les gendarmes », « [d]eux amants faisaient des pirouettes dansantes et des gouttes carmins coulaient sur la chaussée ». Et finalement, quelle importance ?

Ludivine Jaquiery

les inédits

édition 2017-2018

Le frisson

« De mes 17 ans il ne reste pas d’image nette ni d’odeur précise. »

Quand j'avais 17 ans