Jean-François Sonnay

Né en 1954 à Lausanne, de nationalité suisse, j’ai passé mon enfance et mon adolescence à Mézières, dans le canton de Vaud. J’ai fait mes études à Lausanne. En 1978, j’ai obtenu une Licence ès Lettres à l’Université de Lausanne, avec l’histoire de l’art pour matière principale. En 1979, j’ai poursuivi mes études à l’Università degli Studi à Rome, où je me suis plus particulièrement intéressé à l’art profane du Trecento.
Ayant tenu d’innombrables rôles d’enfant dans les dramatiques de la Radio Suisse Romande, c’est naturellement pour la radio que j’ai écrit ma première pièce Le Thé en 1971. Mon premier livre à compte d’éditeur remonte à 1974 et depuis lors je n’ai pas cessé d’écrire (théâtre, essais, romans, contes et nouvelles) tout en exerçant différents métiers pour gagner ma vie. J’ai été tour à tour maître remplaçant dans l’enseignement secondaire vaudois, assistant-diplômé d’histoire de l’art à la faculté des Lettres de Lausanne (de 1985 à 1988), professeur de français pour étrangers aux Cours de Vacances de l’Université de Lausanne (de 1983 à 2006), chroniqueur pigiste à la Radio suisse romande (en 1985 – 1986). Mes travaux de recherche en histoire de l’art ont été publiés sous forme d’articles dans des revues scientifiques en France, en Suisse et en Italie. Depuis 1991, je partage mon temps entre mes activités littéraires et des missions de délégué du Comité International de la Croix Rouge dans des pays affectés par des conflits armés.
Si j’ai souvent déménagé – j’ai vécu dans une douzaine de pays –, ce n’est pas le voyage lui-même qui m’attire et je ne me sens pas « écrivain–voyageur ». J’apprécie surtout de pouvoir résider dans des pays très différents et d’y côtoyer des gens qui ne le sont pas moins. Entre 1978 et 1979, j’ai vécu une année en Grèce pour écrire un livre. L’année suivante, j’étais en Italie pour mes études d’histoire de l’art. Plus tard, dans le cadre de mes missions pour le CICR, j’ai effectué de longs séjours au Koweit (1991), en Afghanistan (1991-92 et 1997), en Colombie (1992 94), en ex-Yougoslavie (1994), en République Démocratique du Congo (1999), au Tadjikistan (2002), au Soudan (2004-05), en Côte d’Ivoire (2007) et dernièrement en Thaïlande (2009-10). Depuis 1994, je réside à Paris, dans une cour bien tranquille de Montmartre. C’est là que j’écris.
Que ce soit comme lecteur ou comme auteur, c’est l’illusion romanesque qui m’a toujours fasciné, même si je ne songe qu’à parler du monde où je vis. A mes yeux, l’artifice peut dire le vrai.  La fiction n’est pas un mensonge, c’est plutôt un prisme, une déformation révélatrice. Certes, bien fou serait l’homme qui voudrait ne vivre que dans des romans ou qui prendrait le monde pour un roman, aussi fou que Don Quichotte peut-être, mais pareille folie est éclairante, elle ne me déplaît pas et je pense que nous avons besoin de fiction pour mieux vivre en société, comme nous avons besoin du rêve pour notre équilibre.
En 2009, j’ai publié Hobby chez Bernard Campiche, où j’essaie de faire le bilan tant de mon activité littéraire que de mon expérience humanitaire.

Tiré de son site personnel

livre(s) sélectionné(s)

Edition 2010-2011

Le Pont

paru chez Bernard Campiche Editeur, 272 pages, 2009

Pour percevoir l’inextricable de la situation africaine, lisez Le Pont.
Jean-François Sonnay, écrivain et délégué au CICR, fait avec ce roman oeuvre pédagogique autant que romanesque. Là-bas, près des Grands Lacs, à Kilimango, un massacre a eu lieu: tous les habitants ont été regroupés dans l’église, et abattus avant que le bâtiment ne soit brûlé.
Qui a fait ça? Personne ne le sait. Un reporter belge, Joos Vanhove, va sur place pour enquêter. Sur place, il rencontre un Suisse, un vieux colon, Von Kaenel, qui dirige un hôtel après avoir monté toutes sortes d’entreprises, avoir fait fortune et faillite plusieurs fois.
Von Kaenel, qui survit comme un poisson dans l’eau grâce à son carnet d’adresse et sa connaissance des événements, le met en contact avec le général Abel, sorte de chef de guerre que la communauté internationale tient pour responsable du massacre, et qui lui fournit sa propre version des faits. Quelques personnages tournent autour de ces gens, un gardien de barrière, l’ex-femme d’un ministre qui finit bonne en Suisse, sa mère et ses enfants...
Le pont, c’est un ouvrage qui relie dJean-François Sonnayeux pays, celui des Sages et celui des Hommes, mais c’est aussi, symboliquement, le chemin entre l’Afrique et l’Europe. Plus particulièrement la Suisse dont il est beaucoup question à la fin du livre.
Même si certains personnages sont un peu caricaturés (le banquier), ce roman d’excellente facture témoigne d’un métier sûr. Il fait sentir au lecteur la complexité de la situation africaine et des relations entre ce continent et l’occident. Il met également en cause les grands trusts internationaux.
Ceux-ci, explique Sonnay, pillent les ressources naturelles du continent, et, pour ne pas avoir de compte à rendre aux partenaires locaux et aux populations autochtones, favorisent la corruption, la banqueroute des Etats, la violence et le chaos, sans aucun respect pour les droits les plus élémentaires de la personne humaine.

Alain Bagnoud, http://bagnoud.blogg.org

les inédits

Edition 2010-2011

Quand j'avais dix-sept ans, dites-vous...

« A-t-on jamais eu dix-sept ans? Un âge se figurerait-il, se retiendrait-il? À dix-sept ans on n'a de toute façon pas grand-chose... »

Quand j'avais 17 ans