Matthieu Mégevand
Diplômé en philosophie (Licence) et en histoire des religions (Master), Matthieu Mégevand a grandi à Genève et vécu à Sydney, Paris et Berlin. Il a travaillé comme journaliste pour le bimestriel Le Monde des religions et comme chroniqueur pour la revue Choisir.
En 2007, paraît son premier recueil de nouvelles Jardin secret (Éd. L’Âge d’Homme), puis un roman Les Deux Aveugles de Jéricho (Éd. L’Âge d’Homme) en 2011, prix de la Société littéraire de Genève.
En septembre 2013, paraît Ce qu’il reste des mots aux Éditions Fayard, une réflexion littéraire et philosophique sur le drame de Sierre.
En 2015, il devient directeur de la maison d’édition Labor et Fides. En 2016, il publie un nouveau récit, Les lueurs, aux Éditions l’Âge d’homme.
En août 2018 paraît La bonne vie (Éd. Flammarion), roman inspiré de la vie du poète Roger Gilbert-Lecomte. Ce texte inaugure une trilogie libre sur le thème » Créer/Détruire »
(source Wikipédia)
livre(s) sélectionné(s)
La bonne vie
paru aux éditions Flammarion, 160 pages, 2018
Roger Gilbert-Lecomte, ce nom pourrait ne rien évoquer au lecteur de ces lignes.
Ce poète né à Reims en 1907 mérite pourtant sa place auprès des poètes maudits dont parlait Verlaine. Disciple d’Arthur Rimbaud, Gilbert-Lecomte n’a eu de cesse d’imiter son maître par ses excès et son refus de ce qu’il nommait « les petites certitudes et la petite vie ». Emporté par l’élan de Dada et de la pataphysique, il fonde à Paris dans les années 1930 la revue Le Grand Jeu, dans le but de faire table rase des valeurs conformistes de son temps.
Décrit comme l’antithèse d’André Breton, Gilbert-Lecomte dédaigne les velléités artistiques et politiques du Surréalisme – qu’il considère comme une simple variante de l’ordre bourgeois – et confère à la poésie le pouvoir d’un talisman capable d’exprimer l’ineffable. Afin de tendre son esprit vers « l’asymptote des impossibilités humaines », il pratique une « métaphysique expérimentale » qui se traduit par un intense travail d’écriture et par le dérèglement de tous ses sens : l’alcool et la drogue rythme une vie pour laquelle la dissolution apparaît comme le plus sûr moyen d’échapper à la réalité. Ignorant toute forme de compromis, Gilbert-Lecomte meurt à 36 ans, le corps ravagé d’abcès et infecté par le tétanos.
En évitant l’écueil de l’hagiographie romantique, Matthieu Mégevand livre une biographie mêlant habilement la reconstitution fictive aux écrits du poète. Ce récit d’une œuvre-vie nous invite à redécouvrir le Paris surréaliste sous un angle inédit, mais aussi les figures « monstrueuses » de la poésie, ces « mangeurs d’étoiles » dont parlait Bataille qui, à l’image de Rimbaud, de Lautréamont et d’Antonin Artaud, avaient « l’intention de se grandir jusqu’à se perdre dans la profondeur éblouissante des cieux ».
Thibaud Martinetti
les inédits
Quand j'avais dix-sept ans
Le rap est mon seul plan de carrière. Je fume beaucoup, plutôt pour m’anesthésier, je bois beaucoup, plutôt pour m’euphoriser.