Mélanie Richoz
Née en 1975 dans le canton de Fribourg, Mélanie Richoz vit à Bulle où elle exerce la profession d’ergothérapeute en pédiatrie.
Elle est l’autrice d’une dizaine de livres, la plupart publiés aux Éditions Slatkine. Elle s’illustre en littérature (romans et recueils de nouvelles), mais cosigne également plusieurs ouvrages avec des illustrateurs.trices, dont Kotimi pour la publication d’Apollo (Éditions Slatkine, 2020).
Elle a déjà participé au RdR, en 2023, avec Mouches (Editions Slatkine) qui a suscité de très beaux hommages et éloges des élèves du Jury.
Son avant-dernier ouvrage, Guépard (2022), paru aux éditions des Sables, est un recueil d’éco-haïkus illustrés par Fernand Louis Alphone.
Nani est son dernier roman paru (2023)
- Mélanie Richoz a eu 17 ans en 1992.
livre(s) sélectionné(s)
Mouches
paru aux éd. Slatkine, 2022, 86 pages
Elle est tour à tour
Madame Dumas résidente en fin de vie dans un home,
La Fille aimée de ses parents,
Josiane la femme qui commence à perdre la mémoire,
L’Adolescente amoureuse,
La Mère que ses enfants adultes sont contraints à placer dans un home.
Elle est la narratrice directe de son histoire ou le sujet observé.
A l’aide d’une écriture minutieuse, de phrases concises et de chapitres extrêmement brefs, Mélanie Richoz nous offre un récit fragmentaire d’une grande richesse émotionnelle et d’une grande force évocatrice de la maladie d’Alzheimer. Toute en sensibilité et grâce à la diversité de points de vue utilisée dans la narration, l’autrice nous propose ici de faire l’expérience de la désorientation, de la peur et du désarroi vécus lorsque la mémoire vacille. Un état troublant et troublé qui est ressenti autant par la personne malade que par son entourage.
Un roman habile sur la mémoire qui voyage et s’égare, qui emmène volontairement son lecteur dans la confusion mais sans jamais le perdre.
Céline Besson
Nani
paru aux éd. Slatkine, 2023
L’AVIS DU COMITE DE LECTURE
Dans Nani, Mélanie Richoz dessine, à partir du témoignage d’Albina, une femme albanaise battue par son mari, un roman poignant qui questionne le·la lecteur·trice sur cette réalité qui nous échappe alors même qu’elle est encore très présente dans nos sociétés : « Elle veut que la violence soit dite pour chasser la peur qui palpite dans ses veines et délivrer ses enfants du sort que la violence jette dans les familles. Car la violence est partout. Surtout dans les familles.»
Avec beaucoup de finesse, l’autrice dépeint ainsi le quotidien terrifiant d’une jeune femme vendue par son frère à un homme violent qui l’emmène loin des siens, dans une Suisse renforçant sa solitude étouffante. Désireuse de protéger ses cinq enfants de leur père tortionnaire, cette mère mettra tout en œuvre pour se libérer du joug de son oppresseur, qui continue pourtant de la menacer.
Ce texte est d’une urgente nécessité et dit sobrement un phénomène dont il faut prendre conscience pour espérer s’en libérer. Par des images poignantes et pourtant d’une subtilité étonnante, Mélanie Richoz transforme la matière du réel, se l’approprie et la façonne de manière à nouer une empathie - qui coupe presque le souffle – entre le lecteur·trice et cette femme, Albina, que l’on ressent au plus profond de nous.
« Sur les joues rondes et rouges de ses enfants, Albina dépose un baiser sonore, puis plonge son nez à la racine de leurs cheveux. Elle ne sent rien. Depuis plusieurs années, la seule odeur perçue est celle, putride et âcre, de la peur. »
Velia Ferracini, avril 24
les inédits
La fille au Scooter de Joints
Cette nuit, c’est au tour de Roland. Un garçon aux yeux noirs comme des billes. Un garçon qui ne m’a jamais regardée, jamais vue.