Michel Layaz, Roman des Romands 2014-2015

Michel Layaz

Michel Layaz est né à Fribourg. En 1992, il effectue un voyage de six mois autour du bassin méditerranéen d’où il rentre avec un premier roman Quartier Terre, publié en 1993 aux Editions de l’Age d’Homme. En 1994, il séjourne trois mois à Malaucène, près de Carpentras. L’année suivante, il publie Le Café du professeur. De l’automne 1996 à l’été 1997, il est membre de l’Institut Suisse de Rome où il écrit Ci-gisent qui est publié en 1998. Ce roman obtient le prix Edouard Rod. Au début de l’année 2001, il publie aux éditions Zoé Les Légataires. Les Larmes de ma mère publié chez Zoé en janvier 2003 obtient le Prix Dentan ainsi que le Prix des auditeurs 2004 de la Radio Suisse Romande et marque une reconnaissance de Michel Layaz tant en France qu’en Suisse.
En septembre 2006, parution d’un nouveau roman : Il est bon que personne ne nous voie. Simultanément, Les Larmes de ma mère est réédité en poche chez Points. Il participe l’année suivante au livre collectif qui défend l’idée d’une littérature-monde en français (Gallimard, 2007).
Début 2009, sortie de Cher Boniface, toujours aux éditions Zoé, ce livre remporte le prix des collégiens de Sion. En 2011, parution de Deux sœurs, chez Zoé, reprise en poche chez Points-Seuil de La joyeuse complainte de l’idiot et traduction de ce même livre sous le titre La Dimora par Tommaso Gurrieri, fondateur des Edizioni Clichy à Florence. Juin 2013, parution en italien de Due Sorelle chez Edizioni Clichy et fin août sortie du livre Le Tapis de course.

livre(s) sélectionné(s)

édition 2014-2015

Le Tapis de course

paru aux éditions Zoé, 160 p., 2013

Qui n’a pas ressenti les regards mesquins ou les propos acerbes chuchotés dans une grande surface. Les files d’attente sont d’ailleurs le lieu de crispation et d’expression de la haine. Je, le narrateur, travaille au Secteur Littérature et philosophie de la Grande Bibliothèque. Il est marié avec deux garçons, et entretient sa forme sur son tapis de course. Mais lorsqu’il refuse de laisser passer un adolescent dans la file du supermarché, il s’entend dire : « Pauvre type ! ».
L’interjection l’interpelle, le travaille, le torture. Pour ne pas sombrer, il se confesse sur son téléphone portable. Le tapis de course n’avale pas que les kilomètres, mais aussi les mots et les idées qui naissent dans l’esprit méprisant et méprisable de cet homme farci de certitudes. Dans ce monologue daté comme un journal, du 22 août au 1er juin, le lecteur découvre avec délice un homme mauvais en tout, la quintessence du pauvre type, mauvais fils, mauvais mari, mauvais père, mauvais collègue, et lorsqu’il croise à nouveau l’adolescent, sa résolution se transforme en lâcheté.

Jacques Troyon

les inédits

édition 2014-2015

Par ici les années

« A l’école, ça va, sans plus. Quand les cours commencent, je dors. Comme beaucoup d’autres. En haut lieu, les pontes qui décident n’ont qu’un horaire en tête. Et moi, leur horaire, je l’ai en horreur. »

Quand j'avais 17 ans