Rose-Marie Pagnard

Rose-Marie Pagnard vit dans le Jura suisse. Son écriture précise et virtuose est au service d’un monde réel qui pourtant glisse sans cesse vers l‘étrange et l’onirique. Plus malicieuse que celle de Marie Ndiaye, elle cousine pourtant avec elle par son étrangeté et sa précision. Ses grands thèmes, l’amour avant tout, la folie, la création. Ses romans racontent la vie ordinaire, rendue étrange et invérifiable par l’irruption de hasards catastrophiques ou féeriques, par la mise à néant de certitudes sur la folie, sur le don de l’imagination. Claude Stadelmann a réalisé en 2015 un magifique documentaire sur son œuvre et celle de son mari, le plasticien et scénograhe René Myrha, le film s’appelle Des ailes et des ombres.

(source Zoé)

livre(s) sélectionné(s)

édition 2025-2026

L'enlèvement de Sarah Popp

paru aux éd. Zoé

Sarah Popp, percluse d'angoisse, vit retranchée derrière l'écriture, son métier, et à l'abri du cocon familial.
On fait sa connaissance à l'issue d'un festival de littérature à Vilnius. Coincée par une tempête de neige, la voilà lancée malgré elle dans la blancheur glacée du paysage lituanien. Survient monsieur Anders. Un voisin et ami de son père dans la petite ville de son enfance, temps et lieu qu'elle garde soigneusement à distance.

« Le hasard paraît si énorme parce qu'il ne s'agit pas du tout d'un hasard ».

Anders attend de Sarah Popp qu'elle couche sur le papier « sa vie horrible », façon de rendre justice à toutes les victimes. Or Sarah Popp ne veut pas, ne peut pas. L'inattendu, elle l'accueille en littérature, source de liberté et d'évasion, pas dans la réalité et encore moins dans le passé interdit.

Rose-Marie Pagnard brouille les pistes. Postée aux frontières de l'imaginaire et du réel, elle s'amuse et nous amuse.

Marlène Métrailler

édition 2013-2014

J'aime ce qui vacille

paru aux éditions Zoé, 224 p., 2013

Comment les parents de Sophia retrouveront-ils la force de vivre après sa mort ? Illmar, le père, pour essayer de sortir sa femme de la dépression, se plonge dans l'organisation d'un bal qui réunira tous les habitants de l'immeuble dans lequel ils viennent de s'installer. Sigui, la mère, se lance à corps perdu sur les traces de la vie de sa fille, allant jusqu'aux limites de ce qu'elle peut supporter. Par petites touches fines et douces, Rose-Marie Pagnard explore avec virtuosité la douleur immense de ces parents démunis et la vie souvent absurde des autres locataires de la maison. Les locataires se croisent, leurs vies s’entremêlent. Ce roman étonnant, tricoté, brodé, cousu d'horreur, de poésie et de rires, malgré toute la tristesse qu'il laisse deviner, s'installe dans la mémoire du lecteur pour ne plus la quitter.

Valérie Meylan

les inédits

édition 2013-2014

Dimanche, avec ennui et ravissement

« J’entre dans un bar à café, pas un copain en vue, le juke-box me lance un clin d’œil, je décide de rentrer et d’écrire des choses agréables... »

Quand j'avais 17 ans