Julien Burri

Né en 1980 à Lausanne, Julien Burri a fait une licence à l’Université de Lausanne (en Français moderne, Histoire et esthétique du cinéma, Histoire de l’art). Il est aujourd’hui journaliste au magazine L’Hebdo.
C’est par la poésie qu’il accède à la littérature. A dix-sept ans, il a publié son premier recueil de poèmes et une courte pièce de théâtre sur le naufrage du Titanic qui a reçu le Premier prix International des jeunes auteurs à Bruxelles.
Depuis, ont parus plusieurs recueils de poèmes, nouvelles et romans, notamment « Poupée » (2009) et « Beau à vomir » (2011), chez Bernard Campiche Editeur. Ou le livre d’artiste « Liber » (poèmes) en 2013, avec la peintre Claire Nicole (édité par la Bibliothèque cantonale et universitaire de Lausanne).
Son monologue pour le théâtre, « Le chameau électrique du Titanic », a été joué en 2012 lors du Festival de la Cité, à Lausanne, par Roland Vouilloz, avec un accompagnement musical de Lee Maddeford, dans une mise en scène de Jean-Michel Meyer (une production de la Radio Télévision Suisse Espace 2).
Il a reçu le Prix culturel vaudois Littérature 2011.
Dès 1997, il commence à poser pour la photographe Mercedes Riedy, qui a réalisé la couverture de « Beau à vomir ». En 2006, il entame une collaboration avec le photographe Yann Amstutz (qui signe les couvertures de « Si Seulement » (2009), « Muscles » et « La Maison »(2014).
Depuis 2013, il présente des lectures-performances de ses textes en duo avec le musicien et écrivain Stéphane Blok.

Tiré de son site personnel

livre(s) sélectionné(s)

Edition 2010-2011

Poupée

paru chez Bernard Campiche Editeur, 72 pages, 2009

Poupée est un petit garçon. La poupée de sa maman, une princesse sans château, qui est très belle et très parée. Elle l’habille, le chouchoute, l’aime, il est sa chose, il est le meilleur, il aime bien raconter des histoires, il deviendra écrivain.
Poupée grandit, on se moque de lui à l’école, il est tellement à part, tellement féminin. Il est différent. Il devient écrivain.
Est-il différent, est-il écrivain parce qu’il a été la poupée de sa maman, sa chose, son objet d’exception? C’est ce que semble suggérer ce roman bref, elliptique, écrit au rasoir, qui comprend des chapitres à la troisième personne et d’autres où c’est Poupée qui voit les choses, entre réel et fantasmes. Le tout donne un texte d’une grande force, maîtrisé, sûr, tout en tension et en scènes fortes, aux allures de conte cruel et drôle.

Alain Bagnoud, http://bagnoud.blogg.org

édition 2018-2019

Prendre l'eau

paru chez Bernard Campiche Éditeur, 224 pages

Il est assez rare pour ne pas dire rarissime de lire un polar poétique. Pourtant c’est bien un polar : s’inspirant d’un fait réel, Julien Burri détaille les personnages et leurs actions après qu’un crime ait été commis. Une nageuse a les jambes sectionnées par l’hélice d’un canot. Le responsable pilote du canot fuit et un seul témoin, l’ami de la jeune fille, assistera au drame. Un crime est commis, certes, les protagonistes vont essayer de découvrir la vérité , ou parfois de la cacher, mais le personnage central de ce roman, c’est incontestablement le lac Léman dans lequel cette jeune fille a trouvé la mort. Et c’est là que la poésie de Julien Burri prend son envol : le lac devient sous sa plume un être vivant : selon son humeur, il scintille, il vibre, il s’assombrit et va tour à tour apaiser, angoisser, absorber ceux qui le contemplent. Pour les gens de passage dans la région, le lac et ses rives, c’est une carte postale en 3D, mais Julien Burri nous montre superbement la réalité du Léman, tel qu’il peut être vraiment, vivant et parfois inquiétant, qui ne nous charme que pour mieux nous renvoyer à nos angoisses, comme un miroir maléfique. De très belles pages sur la fascination exercée par ce lac, qui tour à tour nous bercent et nous font chavirer et nous font presque ( !) oublier l’horreur du meurtre commis.

Dominique Bressoud

les inédits

Edition 2010-2011

On est trop sérieux quand on a 17 ans

« Quand j'avais 17 ans, l’enfance finissante, pourrissante, se mêlait à la fatigue et à la torpeur adolescente. J’étais occupé par mes états d’âme. « Je » tournais en boucle jusqu’à la nausée. »

Quand j'avais 17 ans
édition 2018-2019

Macumba

« À 17 ans, j’ai mis pour la première fois les pieds dans une boîte de nuit. Ma mère m’y avait emmené. »

Un deuxième souvenir