Max Lobe

Né à Douala en 1986, Max Lobe grandit dans une famille de 7 enfants. Il arrive en Suisse à l’âge de 18 ans, deux ans après l’obtention de son Bac. À Lugano, il suit des études de Communication et journalisme. Passionné d’histoire et de politique, il suit un Master en Politique et Administration publique à l’Institut des Hautes Etudes en Administration Publique de Lausanne. Il est établi aujourd’hui à Genève.
Max Lobe a été bercé dans la littérature et les contes négro-africains. Aussi admire-t-il Ahmadou Kourouma, Aminata Sow Fall, Calixthe Béyala, Birago Diop (Les contes d’Ahmadou Koumba), mais encore Alain Mabanckou, Foutou Diom ou encore Sefi Atta. Il s’intéresse également à la littérature suisse. Les textes de C.F. Ramuz constituent aujourd’hui une de ses sources d’inspiration, tant par l’écriture que par la profondeur des personnages.
En 2009 le Prix de la Sorge (prix littéraire de l’Université de Lauranne) lui est remis pour sa nouvelle Le Baccalauréat. En 2011, il publie un récit, L’enfant du Miracle, aux éditions des Sauvages. En janvier 2013, c’est 39 Rue de Berne aux éditions Zoé, qui a reçu en 2014 le Prix du Roman des Romands (le correspondant suisse du Goncourt des lycéens).
En 2014 sort La Trinité bantoue, suivie en 2016 de Confidences, sur l’histoire de l’indépendance du Cameroun et de sa guerre cachée.
Max Lobe tient un blog, Les cahiers bantous, où il publie régulièrement des nouvelles.

(source Zoé)

livre(s) sélectionné(s)

édition 2013-2014

39, rue de Berne

paru aux éditions Zoé, 192 p., 2013

Dipita, le narrateur, est en prison. Pourquoi ? Comment a-t-il fini dans cette cellule de Champ-Dollon ? Du Cameroun, où il retrouve parfois son bien aimé oncle Démoney, aux rues de Genève, il remonte le fil de son histoire et celle de sa mère. Encore adolescente, elle a quitté l’Afrique par l’intermédiaire de « Philantropes-Bienfaiteurs », pour se retrouver sur le trottoir des Pâquis.
39, rue de Berne affronte la réalité des sans-papiers, de la prostitution, du trafic de drogue. Avec un tel sujet, Max Lobe prenait le risque de verser dans le sordide. Un piège qu’il évite grâce à une langue savoureuse, colorée, où l’on se réveille « tôt-tôt », où l’on s’épile « bien-bien », où l’on avale de « gros-gros » comprimés. Ce monde cru, cette histoire d’un jeune homme qui apprend à accepter son homosexualité et qui bascule dans la tragédie, il l’observe avec une distance enjouée. En y incluant une galerie de personnages truculents, à l’image de ces « mères » réunies au sein de l’association des filles des Pâquis.
Né en 1986 au Cameroun, installé en Suisse depuis huit ans, Max Lobe confirme avec ce deuxième roman (après L’enfant du miracle, 2011) l’originalité et, déjà, l’assurance de sa voix.

Eric Bulliard

édition 2017-2018

Confidences

paru aux éditions Zoé, 288 pages, 2016

Si le caractère autobiographique de Confidences est manifeste dès les premières pages, Max Lobe cède pourtant bien vite la parole à Ma Maliga, dont le récit occupera la majeure partie de ce qui s’annonçait pourtant comme le roman d’un « retour au pays natal ». Cette femme hors du commun, au gosier en pente raide, va en effet entreprendre de raconter sa vie à son auditeur captivé – et bientôt tout aussi ivre qu’elle –, une vie intimement liée aux troubles de l’indépendance du Cameroun dans les années 50. Petite et grande histoire se côtoient donc dans la bouche de cette respectable et malicieuse vieille dame qui dévoile des réalités peu connues, voire occultées par les manuels et autres documents historiques officiels.
Entremêlant les registres tragique et comique avec habileté, Lobe signe un très beau roman polyphonique où l’oralité règne en maîtresse. Très convaincant, le contraste entre les chapitres où la parole de Ma Maliga se déroule en même temps que l’ivresse due au « matango » (sorte de vin de palme local) et ceux, plus courts, où l’écrivain helvéto-camerounais témoigne de ses observations, de son étonnement et de ses errances africaines, révèle subtilement cette (re)découverte du pays d’origine, qui demeure définitivement proche et lointain.

Eva Baehler

les inédits

édition 2013-2014

L'année du choix

« Je cherche en vain le moment idéal pour demander à maman de plaider pour moi auprès de papa. Mais rien. »

Quand j'avais 17 ans
édition 2017-2018

Fais ce qui te plaît

« Chaque fois que nos regards se croisaient se produisait quelque chose en moi. Je ne sais pas l’expliquer… un cours de chimie, quoi ! »

De l'amour